vendredi 19.04.2024  

atome, centrale digitale

 

 

 

France Techno Ural 13 Records
   
Interview Max Duley 

1998 fut l'année de sa première participation au label emmené par Oliver Ho : Meta rec. Un an plus tard, Max Duley lançait son projet ARCart, à la tête de deux divisions, Arc et Arc(ane). Reconnu aujourd'hui pour ses ambiances dark, Max a également sorti des maxi's sur les labels Cosmic et Knee Deep et remixé certains titres de Ben Sims et Hardcell.

- Atome : Comment as-tu découvert la musique électronique ? Quelles ont été tes influences ?
- Max Duley : Je suis venu à la musique électronique lorsque les groupes (Godflesh, Head Of David etc.) dont j'écoutais les productions ont commencé à expérimenter ces sonorités. Ce qui m'a amené vers d'autres gens qui ne faisaient que de l'électronique, des gens comme Psychic TV ou, un peu plus tôt, les Shamen. Ca s'est fait progressivement et naturellement parce que cette musique, assez intense, était exactement ce que nous recherchions à l'époque.

- A. : Que penses-tu de la scène techno actuelle en Angleterre ? N'a-t-elle pas été malmenée ces dernières années depuis l'apparition de toute cette hype autour de la D'n'B ou du Uk Garage ?
- M.D. : Malmenée, je ne pense pas que le terme soit approprié. Disons que la Techno n'a jamais été populaire ici. La scène en Angleterre n'a jamais franchement grandi, elle n'a même pas connu les proportions qu'ont pu rencontrer des courants comme la D'n'B ou le Uk Garage. C'est dû en partie au fait que la techno n'a pas eu de traitement médiatique comme ont pu en avoir les autres courants. La techno n'a jamais été relayée par la radio, la TV ou la presse écrite. Certainement parce que la techno n'est pas aussi accessible que ces autres styles. Il n'y a pas de paroles que l'on puisse reprendre en choeur. Pour la plupart des gens et surtout pour les plus jeunes, cette musique est aliénante. C'est probablement une bonne chose car cela permet à ce genre de suivre sa propre voie, sans passer par des effets de mode.

- A. : On voit de plus en plus de producteurs tels que toi, Nils Danielsson ou encore Johan Bacto, s'éloigner des schémas traditionnels 4/4. Est-ce la voie vers laquelle va se diriger la techno à l'avenir ?
- M.D. : Je détesterais pouvoir prédire l'avenir de la techno et je ne pense pas avoir une quelconque influence quant à son futur. Pour moi, la techno a toujours été un phénomène naturel avec ses propres moyens de développement. C'est simplement chouette de participer à sa croissance.

- A. : Retournons en 1998, année où tu as réalisé ta première production sur Meta, le label d'Oliver Ho. A l'époque, le public a pensé qu'Oliver était l'auteur de cette production, sous un pseudo. Comment expliquer ce scepticisme à ton égard ?
- M.D. : C'était effectivement ma toute première production (et la troisième sortie du label). Jusque là, personne n'avait entendu parler de moi. De plus, ça sortait sur Meta, label évidemment censé exploiter les productions d'Oliver. A l'époque, notre musique était moins différente qu'elle ne peut sonner aujourd'hui. Oliver, Tommy Gillard, Dan (March) et moi, nous nous retrouvions chaque jour pour écouter ce que nous avions produit la veille. Ce qui veut dire que nous nous influencions les uns les autres à tel point que notre musique a pu paraître identique. C'était très drôle car certaines personnes ont refusé de croire que j'étais l'auteur de cette production. Depuis ce temps là, nous avons chacun développé notre propre son.

- A. : Ou trouves-tu toute l'inspiration pour ta musique ? Est-ce que Max Duley est aussi dark que sa musique ?
- M.D. : (Amusé)… J'ai récemment reçu des emails de gens qui, après avoir entendu une de mes dernières productions, voulaient savoir si j'allais bien. Et c'est particulièrement vrai lors de la sortie du "Body Conscious" sur Arc(ane) où des gens m'ont demandé si j'étais déprimé et si je n'avais pas connu de drame récemment. Une autre fois, alors qu'Oliver jouait en Irlande, des personnes sont allées lui demander si je me remettais bien de ce qui m'était arrivé. J'espère tout de même être plus facile à vivre et plus chaleureux que ma musique. Je ne pense pas être quelqu'un de sombre, simplement je suis attiré par la musique dark, de façon toute naturelle. Ca n'est pas parce que les gens perçoivent ce genre de musique comme obscur que je suis foncièrement mauvais ou que ça influence ma personnalité. Je peux être sympa des fois !!!

- A. : Quels sont tes projets dans l'avenir ?
- M.D. : Je ne sais pas encore. Je prends les choses comme elles viennent. Ma seule idée fixe est de passer plus de temps à mixer. En ce qui concerne la production, je suis encore en train de définir le style musical de mes labels. J'ai d'autres choses en réserve… sur Cosmic et sur d'autres labels. ARCart devrait se développer grâce à mon travail en studio mais pour le moment je ne sais pas encore quelle direction le label va prendre, on verra...
www.arcart.org
Joso, 27/09/2001

Max Duley

Arc

Arc 04 : Bliss with agony