La quatrième édition de la Techno Parade devait avoir lieu mi-septembre dans la capitale. Malheureusement, après différentes péripéties qui avaient déjà conduit à déplacer l'événement du Trocadéro vers le Champs de Mars à la dernière minute ou presque, la tragédie survenue récemment aux Etats-Unis aura entraîné son annulation pure et simple pour cause de plan Vigipirate renforcé. Qu'à cela ne tienne, puisque la soirée United était maintenue, nous nous devions d'y assister pour notamment découvrir les fameux Ural 13 Diktators en live !
Arrivés sur les lieux peu avant 23h, la grande salle du Zénith, encore peu remplie, laissait apparaître une déco. simple mais très réussie : deux écrans géants, plusieurs boules à facettes grand modèle habilement éclairées, des "cheminées" souples déversant de la fumée du plafond vers le sol ainsi qu'une grande scène montée en forme de pyramide. Au sommet, The Hacker finissait son set pour laisser la place à Tonio qui allait enchaîner avec un mix techno très soutenu pour un début de soirée. Le ton était donné et ce que nous pressentions se produisit : tous les DJ sets qui se sont succédés jusqu'au matin étaient tous dans un style assez proche, dur et linéaire. Ni Luke Slater, ni Jack de Marseille, ni Marco Bailey n'ont réellement fait preuve d'audace et d'originalité. Certes, chacune de leur prestation était impeccable techniquement. Et bien que le public semblait conquis, nous devons avouer que nos oreilles, quelque peu délicates, sont un peu restées sur leur faim. Seul le set de Charles Siegling de Technasia s'est montré un peu plus musical que les autres. Finalement, ce sont les performances live qui ont tenu toutes leurs promesses avec tout d'abord The Youngsters. Le duo montpelliérain a réalisé un live parfaitement maîtrisé reprenant certains de leurs tubes sortis sur F-Com par exemple. En quelques mots : à la fois efficace, riche et musical. Quant aux Ural 13 Diktators, même si on s'attendait peut-être à un petit peu plus de folie au niveau scénique, ils ne nous ont pas déçus, bien au contraire !! Seuls à réduire sensiblement les bpm, leur prestation fut un régal : des mélodies et des sons 80's, de l'electro et beaucoup de puissance. Le premier Lauri était aux machines tandis que le second Lauri était sur le devant de la scène avec une guitare synthé Roland et un micro-casque qui lui permettait d'enrichir les morceaux d'une voix vocodée. Le style HI-NRG propre au duo finlandais était fidèlement reproduit. Dommage qu'une partie public n'ait pas totalement adhéré (il faut reconnaître que ce live a pu surprendre après plusieurs sets "autoroute" !). Pour être complet, signalons qu'un plateau house situé à un pont du Zénith aura permis aux amateurs de sonorités plus chaudes de trouver leur bonheur. Plus petite donc plus conviviale, la salle du Cabaret Sauvage accueillait deux live's de qualité : le duo anglais Swayzak et les allemands Markus Nikolaï et Clair Dietrich. Mais la prestation dj d'Alex Gopher aura surtout réchauffé un public féminin ébloui par le spectacle féerique et saisissant des Nuits Blanches, le tout dans un cadre superbe et une déco réjouissante. Enfin, on pouvait également écouter du son tek'house grâce à un autre floor situé dans l'un des halls du Zénith sur lequel Kiko a fait preuve d'une excellente sélection.
Pour finir, soulignons le professionnalisme, le courage et le respect envers le public de Futuria Production et Magic Garden. Associés pour la première fois sur un gros événement, ils ont tenu à maintenir leur soirée malgré l'annulation de la Techno Parade. La programmation a été totalement respectée, aucun artiste n'ayant manqué à l'appel. La prise de risque était énorme et, c'était prévisible, la fréquentation a malheureusement été en deçà des espérances des organisateurs. Souhaitons que cela ne remette pas en cause leur activité dans les mois prochains.
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Ludo, 03/10/2001