Après trois ans passés à explorer le coté obscur de l'electro, l'extraterrestre Larry Mc Cormick vient enfin d'exaucer son voeu : co-produire aux cotés d'Anthony Rother "Network Florida", titre disponible en fin d'année sur le label allemand PSI49. Originaire de Palm Beach, Resident Alien espère bientôt, aux cotés de James Wolfe, propulser leur ovni musical, Frajile rec, sur le devant d'une scène désormais moins locale.
- Atome : Comment s'est passée ta rencontre avec Anthony Rother ? Quels sont vos rapports musicaux ?
- Larry Mc Cormick : Nous nous sommes rencontrés lorsque mes amis et moi l'avons booké pour la première fois aux Etats-Unis. Le club s'appelait Tilt et Anthony a d'ailleurs mis en ligne sur son site des séquences de cet événement. C'est la performance live la plus incroyable à laquelle j'ai pu assister ! Le millier de personnes présentes pourrait te dire la même chose. La première fois que j'ai entendu un disque d'Anthony, j'ai pensé : "ce type est un artiste impressionnant". La première fois que je l'ai rencontré, je me suis dit qu'Anthony était un être impressionnant. C'est un sentiment enthousiasmant de s'apercevoir que la personne que tu admires est quelqu'un de bien. Mais, mettons la musique de coté, Anthony est un excellent ami.
- A : Qui sont tes maîtres à jouer et comment définirais-tu ton style ?
- LMC : Jusqu'à maintenant, je considère Anthony Rother comme quelqu'un qui peut marcher sur l'eau ou sur la Lune. Expérimenter avec lui derrière les machines m'a permis de franchir une étape supplémentaire. C'est un surdoué. Scott Weiser de Dynamix II et Jackal & Hyde est incroyable également. Il travaille sur différents projets avec beaucoup de talent. Un maître à l'évidence. J'aime beaucoup ce que fait aussi Carl Finlow alias Gary Newman. Mon background vient principalement du Hip-Hop et un peu du Funk. Krs One est une référence sous tous les points de vue, et particulièrement en matière de cohérence musicale. J'ai le souvenir de l'avoir écouté sur ma bicyclette en allant acheter des glaces au coin de ma rue. Le plus incroyable, c'est que sa musique est toujours d'actualité. A mes yeux, la longévité n'a pas de prix. La manière dont je définirais ma musique ? Une réflexion sur moi-même. Je suis à fond dans ce que l'on appellerait la mouvance dark, que je considère comme vraiment belle. Selon mon humeur, je vais écouter un morceau, le trouver dark et éprouver à la fois du bonheur. C'est également la manière dont j'essaie de produire.
- A : Pourquoi avoir crée Frajile records ? Quelle en est la ligne directrice ?
- LMC : James Wolfe est à l'origine du label. Aujourd'hui, nous nous sommes associés à Rob, le boss de notre seconde division. Nous essayons simplement de développer un son que nous aimons et si ça touche quelqu'un, c'est un plus. Nous en avons plus qu'assez de ces s**** que les gens recyclent à longueur de temps. Si j'entends à nouveau une boucle de Planet Rock ou un sample piqué d'un disque, je crois que je vais sortir de mes gonds. Voilà pourquoi nous nous sommes lancés dans la musique, pour échapper aux titres qui passent toutes les 15 minutes sur ces petites stations merdiques de radio locales.
- A : La plupart des labels electro aux Etats-Unis ont été lancés à Detroit. Est-ce difficile de développer ce style, chez toi, en Floride ?
- LMC : Sans être irrespectueux, je n'ai jamais été dans la mouvance Détroit. Je serai incapable de dire d'ou vient tel ou tel disque. Démarrer un label electro en Floride est à double tranchant. D'un coté, nous marquons un point parce que nous proposons quelque chose de différent. Mais de l'autre, essayer de faire comprendre ce que nous faisons peut se transformer en véritable cauchemar. C'est pourquoi nous ne cherchons pas à éclairer les gens. A chacun de faire un effort. Ici à Palm Beach, nous sommes fiers de notre scène et de notre musique. Contrairement aux autres villes alentours, nous avons quelques personnes et quelques labels qui tentent réellement d'innover. Mes associés sur Frajile, James Wolfe et Uprock, mes meilleurs amis DJ Excel et Draco, nous sommes dans le même bateau. La scène electro ici est bonne, mais elle pourrait être meilleure. Avec des pionniers tels que Scott Weiser ou Todd Walker, on aurait pu s'attendre à un vaste mouvement electro mais nous ne sommes qu'une poignée. Ca me convient car je ne tiens pas à ce qu'une centaine de personnes arborent des T-Shirts sur lesquels il serait inscrit "Electro is cool !". www.exzakt.com www.psi49net.de Nexus 6, 09/10/2000
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