Après 3 excellents maxi sur le label Areal Records ainsi que quelques apparitions sur diverses compilations (Areal, Cocoon...), Ada, de son vrai nom Michaela Dippl, nous présente son tout premier opus. La productrice et chanteuse de Cologne délivre une musique simple, mélodique et très personnelle, influencée aussi bien par la musique pop et le rock que par le minimalisme si chère à sa ville d'adoption. Son album Blondie étant sorti il y a tout juste quelques semaines, c'est le moment idéal pour poser quelques questions à l'une des artistes les plus appréciées du moment, tant pour la finesse de ses productions que pour l'efficacité de ses live-acts.
- Atome : Peux-tu nous présenter ton parcours musical ainsi que tes influences ?
- Ada : Je pense que je suis beaucoup plus influencée par la musique pop / rock que par la musique électronique, j'ai toujours écouté de la musique chantée plutôt que des morceaux instrumentaux. La première musique sans paroles que j'ai écouté était le jazz, ma professeur de chant fait du jazz et c'est elle qui m'a initié à ce style de musique. J'ai commencé comme chanteuse dans un groupe de rock en 1994. Quelques années après, j'ai eu un autre groupe, toujours avec des guitares mais également avec un synthétiseur et un sampleur, c'était mon premier contact avec ce type d'instruments. A ce moment, je commençais également à écouter plus de musique électronique avec un groupe comme Plaid du label Warp. J'ai trouvé un disque d'eux dans un marché aux puces, je l'ai acheté à la base à cause d'un morceau comportant des vocaux de Björk mais j'appréciais également de plus en plus leurs compositions instrumentales ainsi que la musique de certains autres artistes de cet excellent label.
- A. : Actuellement, qui sont tes artistes préférés ?
- Ada : Live-acts : Metope, Sid le Rock. DJ's : Jan Eric Kaiser, Falko Brocksieper, Superpitcher...
- A. : Tu sors tes disques sur le label Areal Records de Cologne, comment es-tu rentrée en contact avec eux ?
- Ada : Michael (Metope) et moi sommes amis depuis longtemps, nous habitions dans une petite ville à côté de Francfort. Nous avions un projet appelé Lava Lounge dans lequel je chantais. Mathias (Konfekt) est celui qui m'a donné le manuel de mon premier sampleur Electribe (il travaillait dans un magasin de musique). Je me souviens quand Michael à dit à Mathias que j'avais fait quelques morceaux avec seulement ce sampleur et mon clavier (qui est un modèle très ancien), il rigolait car il ne pensait pas que l'on pouvait faire quelque chose de sérieux avec ce matériel, mais quand il a écouté, il m'a demandé de faire le prochain disque sur Areal. Ce fut mon premier maxi : Blindhouse / Luckycharm.
- A. : Tu joues en live sans ordinateur. Pourquoi ce choix ? Quel type de matériel utilises-tu sur scène et en studio ?
- Ada : Oh, je pense que c'est parce que j'ai commencé à faire ce style de musique avec ce matériel et que j'en ai l'habitude, même si j'utilise quand même un ordinateur chez moi. Récemment, j'ai acheté un autre sampleur (Electribe SX), j'utilise toujours l'ancien (Electribe S), un synthétiseur (Microkorg) et parfois ma voix.
- A. : En tant que compositeur, quel est ton usage d'Internet ?
- Ada : Je n'utilise pas Internet pour produire de la musique, mais juste pour donner des interviews. :)
- A. : Tu sembles avoir beaucoup tourné ces derniers mois, quels sont tes meilleurs et pires souvenirs sur scène ?
- Ada : Oh, le meilleur souvenir, c'est il y a quelques jours alors que je jouais à Turin en Italie. Le DJ qui jouait avant moi a fait un set techno assez dur et j'étais curieuse de voir comment la foule allait réagir quand je commencerais avec l'un de mes morceaux chanté les plus lents... J'ai commencé et certaines personnes ont allumés leur briquets et elles écoutaient exactement ce que je faisais. Ma pire expérience, ce fut il y a très longtemps alors que je chantais encore dans mon premier groupe. C'était l'un de mes premiers concerts et j'étais très nerveuse, peut-être est-ce pour ça que j'ai oublié de brancher le câble de mon micro. Je chantais et rien ne sortait sur la sono, j'ai regardé l'ingénieur du son avec un visage rageur, et quand il a désigné mon micro, j'ai compris ce qu'il s'était passé... La honte...
- A. : Parlons un peu de Blondie maintenant, c'est un très bon premier album, peux-tu nous dire quelques mots à ce sujet ?
- Ada : J'ai mis quelques mois pour composer et enregistrer Blondie. Je l'ai produit entièrement chez moi, également pour le chant, ce qui ne fut pas toujours très évident à cause de mes voisins. J'ai l'habitude de travailler avec un casque, je ne possède pas de moniteurs de studio, juste les enceintes d'une vieille chaîne stéréo. Du coup, je grave toujours mes morceaux sur CD afin de pouvoir les écouter sur différents systèmes et ensuite corriger mes mixes petit à petit. Le bon côté dans le fait de faire de la musique chez soi est que l'on travaille toujours dans une bonne atmosphère.
- A. : Il y quelques paroles sur l'album, quels sujets abordes-tu généralement ?
- Ada : Oui, c'est beaucoup plus vocal que ce que j'avais prévu. Au démarrage, j'avais l'intention de faire plusieurs morceaux courts et instrumentaux pour cet album, mais quand j'ai terminé le premier morceau chanté, j'ai décidé de continuer dans cette direction là. Maintenant, je suis très heureuse d'avoir pris cette décision, le chant est l'endroit d'où je viens et cela correspond parfaitement à ma musique.
- A. : Quels sont tes projets ? As-tu prévu de collaborer avec d'autres artistes ?
- Ada : Je viens juste de terminer un morceau avec Metope qui sera sur la prochaine compilation du label Onitor, et j'ai aussi prévu de commencer un nouveau projet avec mon amie Carolin qui chante sur un morceau de mon album. www.areal-records.com Nhar, 18/11/2004
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