Et nous voilà de retour à Nis, cette fois pour entendre Danilo Vigorito, la star montante de la célèbre ville de Naples dans le sud de l'Italie. La nuit dernière, il se produisait dans une grande soirée au club Le Cinéma à Kraguejevac. Ce soir, 13 janvier 2003, il joue devant 600 personnes venues se déhancher à l'occasion d'une fête universitaire. Quelle est la recette secrète du son de Naples ? Danilo est connu pour son groove hyper énergique qui se situe entre Carola, Cerrone et The Advent. Un détonnant cocktail n'est-ce pas ? Tentons d'en savoir plus au travers de ces quelques lignes...
- Atome : Un bilan de ta performance d'hier soir ?
- Danilo Vigorito : Il n'y avait pas grand monde, à peu près deux cents personnes mais c'était bien ! L'endroit est très sympa, un complexe cinématographique, c'était dingue...
- A. : C'est la troisième fois que tu joues en Serbie, non ?
- D.V. : Absolument. J'adore venir ici car la plupart des DJ's jouent ma musique, et à chaque fois ils me disent : "T'es le meilleur" ou des compliments dans le genre. Ca me fait très plaisir.
- A. : Venons en justement à ta musique, tes productions. Tu es ingénieur du son d'après ce que je sais...
- D.V. : Oui, j'ai bossé à peu près six ans dans un studio.
- A. : As-tu travaillé avec d'autres artistes comme Marco ou Gaetano ?
- D.V. : Oui, d'ailleurs je suis en train de terminer la vingtième sortie de Conform, le label de Gaetano. C'est un double pack que nous avons produit ensemble. C'est une expérience géniale parce que c'est la première fois que je bosse avec quelqu'un d'autre en studio.
- A. : Ok mais je voulais savoir si avant cela, lorsque tu n'étais encore qu'ingénieur du son, tu avais eu l'occasion de les rencontrer.
- D.V. : Pas du tout. J'étais DJ avant de commencer à travailler en studio pour apprendre les outils du métier mais je n'ai jamais travaillé avec eux durant cette période.
- A. : Pour en revenir à ta production. Elle est vraiment unique... Comment expliques-tu le son Vigorito, le groove Vigorito ?
- D.V. : Je n'en sais rien, c'est un groove napolitain. Nous avons le même Marco, Gaetano, Rino et moi, non ?... c'est le groove napolitain... (rires)
- A. : Bien entendu mais expliques-nous ce qu'il a de spécial ? Quel est son secret ?
- D.V. : Il n'y a pas de secret... je ne sais pas. Quand tu penses aux Etats-Unis, tu penses à Detroit, le son de Détroit. Naples, c'est pareil que là-bas parce qu'à Detroit, Jeff Mills et les autres ont coutume de s'épauler. Je t'aide, tu m'aides. La même chose se produit à Naples. Ca se ressent beaucoup dans les sonorités parce que nous nous entraidons et parce que nous avons les mêmes influences.
- A. : Parlons de tes sorties et de tes projets.
- D.V. : Oui, je lance un nouveau label intitulé "Imaginary Boy", qui devrait rassembler uniquement les productions d'Imaginary Boy. Autrement, le Relentless 11 (label de Misstress Barbara) et le Phont Music n°29 ne devraient plus tarder.
- A. : Quels types d'instruments utilises-tu dans tes productions ? Des ordinateurs ou...
- D.V. : Oui, j'utilise un ordinateur mais seulement comme séquenceur car je travaille avec des machines analogiques. Tout est analogique dans mon studio, j'ai pas mal d'instruments et l'ordinateur ne me sert qu'à coordonner le tout.
- A. : Comment vois-tu l'avenir de la musique, le futur pour la techno...
- D.V. : Le futur de la techno... Je pense que ce sera plus house, avec plus d'émotions à l'intérieur. Parce qu'aujourd'hui la techno est très influencée par la house et que ça va s'accentuer encore d'avantage.
- A. : Trouves-tu suffisamment de temps pour produire en dehors de tes prestations Djs ?
- D.V. : Actuellement non. Je joue quasiment tous les jours, du mardi au... tiens aujourd'hui c'est lundi par exemple. Je n'ai pas assez de temps à consacrer au studio, c'est un problème, un énorme problème pour moi. Mais je vais remédier à la situation.
- A. : Tes morceaux se ressemblent. Chaque sortie est proche de la précédente.
- D.V. : Tu trouves ?
- A. : ...Oui... (rires)
- D.V. : Oui, eh bien si tu penses à des gens comme Marco, Gaetano, Rino et même The Advent, ils ont chacun leur propre son. Mon principal souci réside dans le fait que je dois faire un maximum de titres en un minimum de temps. Pour te donner un exemple, en un mois, je compose en moyenne deux à trois maxis. C'est ce qui explique que mon son peut te paraître un peu répétitif. Mais si tu écoutes Jeff Mills, le même cas de figure se présente.
- A. : Un dernier mot pour conclure cette interview ?
- D.V. : Oh, j'espère pouvoir revenir ici très bientôt, par exemple...
- A. : Amuses-toi bien ce soir. Merci pour l'interview.
- D.V. : Oh, je t'en prie, merci à toi. www.orionmuzik.net www.syncsite.it Lesha, 10/02/2003
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