jeudi 25.04.2024  

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Interzone Records Resonant Recordings
   
Interview Scape One - World Electric / Transparent Sound 

Membre du groupe Transparent Sound, l'anglais Kurt Baggaley aka Scape One frappe un grand coup ce mois-ci avec la sortie du "Simple Machines EP" sur World Electric. Issu de la scène Hip-Hop et électro, cet insulaire passionné de Science-Fiction revient sur sa carrière musicale entamée en 1998...

- Atome : Tout d'abord, nous tenions à te féliciter pour la diversité et la très grande qualité de tes productions sur Mass Transit, Release ou Abstrakt Dance. Comment décrierais-tu ta musique et où trouves-tu toute cette inspiration ?
- Scape One : Je la décrierais comme une musique d'anticipation. L'électro est vraiment le domaine du futur et de la découverte de nouveaux horizons. Je trouve mon inspiration un peu partout, j'adore écouter les effets sonores dans les films de Science Fiction mais j'aime aussi m'imprégner de différents styles de musique comme le vieux Disco ou la Funk. J'essaie d'imaginer, un peu à la manière des pionniers de l'électro dans les années 80, comment ces titres pourraient sonner aujourd'hui s'ils étaient totalement électroniques. J'analyse aussi les différentes variantes de l'électro, qu'elles soient minimalistes comme en Hollande et en Italie, axées sur les boites à rythmes à Miami, pulsatives à Detroit, robotiques en Allemagne ou synthétiques en Angleterre.

- A. : Quand et comment as-tu découvert la musique électronique ? Pourquoi avoir choisi l'électro comme moyen d'expression ?
- S. O. : Je vis sur la côte sud de l'Angleterre, près de Brighton. J'ai grandi en écoutant Jean Michel Jarre, Vangelis, Space (à qui l'on doit "Magic Fly") mais aussi la musique dub de Mad Professor and the Scientist. Puis en 1982, j'ai entendu "Pac Jam" à la radio et quelque chose d'intraduisible s'est produit en moi, quelque chose dont je ne me suis jamais remis. En 1983, j'apparaissais dans l'émission télévisée "That's life" sur la chaîne BBC, en dansant une sorte de smurf avec quelques amis. Nous dansions d'ailleurs sur "Planet Rock". Ensuite, je me suis tourné vers le body Popping, la Break Dance et tout ce mouvement hip-hop des années 80, mon nom Scape One vient de cette époque où je faisais des tags. A la même période (aux alentours de 1984), j'ai acheté ma première Drum Machine, une Stix Soundmaster ST-305 dont je rêve aujourd'hui de retrouver un exemplaire, puis j'ai acquis une 808 en 1986 pour 250£. Je suis resté dans le hip-hop jusqu'en 1992 avant de réaliser que plus rien ne me rattachait au mouvement, le fun avait disparu. Entre temps, j'avais naturellement suivi l'évolution de l'électro. Je me suis aperçu qu'un fossé s'était creusé entre elle et le hip-hop. J'ai choisi mon camp, j'ai écouté mon cœur. Quant à savoir les raisons pour lesquelles je reste attaché à ce genre ? Pour moi, cette musique est pure, elle est comme un liquide énergétique qui coulerait dans les veines d'un androïde. Cette musique te fait voir des contrées synthétiques au-delà de toute imagination, elle te montre un cœur et une âme que seule l'interface entre l'homme et la machine peut créer.

- A. : Quel est ton background musical et qui sont tes mentors ? Quel est l'artiste avec lequel tu aimerais travailler si c'était possible ?
- S. O. : Je n'ai jamais pris de leçons de musique, je suis un autodidacte au service des machines. Mes maîtres de chair et d'os sont Maurice Starr (Jonzun Crew), Unknown DJ, Platinum Vibe's production (Capitol records), Logic System (Japon), Uncle Jamm's Army, David Storrs et bien d'autres encore. Mon plus beau rêve serait de travailler avec un des membres de Kraftwerk et d'utiliser les instruments qui leurs ont servi sur l'album Computer World.

- A. : Ta prochaine production, intitulée "Simple Machines", sort ce mois-ci sur le label World Electric (voir notre chronique) ? C'est une petite merveille. Un des titres, "Insept dates", contient des samples de Blade Runner. Tu es un grand fan de Science Fiction. Quels films t'ont le plus influencé jusqu'à présent ?
- S. O. : C'est vrai, j'adore la Science Fiction, j'y vois là un lien direct avec l'electro, les robots, le futur, l'espace, etc... Les films dont je suis redevable sont principalement Alien, Terminator, 2001 l'Odissey de l'Espace, Blade Runner, Contact, Matrix, Star Wars, Bicentinial Man, A.i: Artificial Intelligence. Dernièrement, je me suis procuré le DVD de Final Fantazy, qui est ahurissant ! Tu peux le regarder en écoutant de l'électro, d'ailleurs voilà pour moi à quoi ressemble l'electro ! J'attends avec impatience la sortie l'année prochaine de "Minority Report" !!!

- A. : Quels sont tes labels de prédilection ?
- S. O. : Pour ce qui est de l'electro new school, j'écoute les productions de Scopex, SCSI, Mass Transit, World Electric, Electrix, Emoticon, PSI49Net, Electrolux, Frajile, Plasmek, Satamile, Clone, Serotonin, Pomelo, Direct Beat, Bunker, Gigolo, UR. En principe, tous les labels électro m'intéressent, il n'y a aucun disque que je n'aime pas, tous sont excellents !!! Pour ce qui est de l'électro old school, mes labels favoris restent Techno Hop, Electrobeat, Freak Beat, CCL, Saturn, Sunnyview, Capitol, Arista, Streetwave, Cutting, Egyptian Empire, Jive, Profile.

- A. : Présente-nous l'équipe Transparent Sound.
- S. O. : Transparent sound se compose d'Orson Bramley, Martin Brown, Tim Harris et moi-même. Orson est le leader du label qui porte d'ailleurs le même nom que notre formation. Je collabore avec eux sur de nombreux projets, Scape One n'est que mon projet solo. Nous avons plusieurs sorties à notre actif et avons fait quelques apparitions live notamment sur Kiss Fm.

- A. : Quels sont tes projets musicaux dans les prochains mois ?
- S. O. : Après le "Simple Machines EP" sur World Electric, il y aura un maxi intitulé "Okeechobie" sur Mass Transit. Décembre verra également la sortie d'un remix sur le "Reprogram EP" de Rob Euroh (à paraître sur Blue Juice records). L'année prochaine, plusieurs maxi's et remixes sont programmés sur les labels Emoticon et Electrix. Je devrais donner une suite au "Simple Machines" sur WE et collaborer avec Bolz Bolz sur une production. Puis, je retournerai en studio avec Transparent Sound.

- A. : Comment est la scène électro en Angleterre ?
- S. O. : Il semble que l'électro bénéficie d'un intérêt grandissant, de bonnes choses se préparent grâce aux Two Lone Swordsmen et leur label Rotters Golf Club, grâce aussi à leur album "Machine funk" dont j'adore les sonorités. C'est une excellente manière de toucher une nouvelle génération de gens. Il y a également Billy Nasty et son brillant label Electrix dont les productions sont jouées par de nombreux djs y compris par des djs non-électro. Ce qu'il y a de bien, c'est que cette musique touche même des personnes qui écoutent du Breakbeat, de la techno, du hip-hop et de l'electronica !

- A. : Quelques mots pour la communauté électro internationale ?
- S. O. : Borrow from the past, steal from the future !
www.scapeone.jobarecords.net     www.worldelectric.de
Nexus 6, 04/12/2001

Scape One

Scape One

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Scape One

Scape One

Scape One

Simple Machines EP